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Réunis en grand nombre devant le Monument aux Morts, les Frontonnais ont célébré ce 8 mai le 73e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans la présence du piquet d’honneur de la 11e compagnie de commandement et de transmissions parachutiste et avec l’accompagnement musical de l’Orchestre d’Harmonie du Frontonnais, la cérémonie a défié une météo assez morose.

Après l’allocution de M. Hugo Cavagnac, Maire de Fronton, et la lecture du message de Mme la secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées par Mme Jacqueline Coquet, maire-adjointe, les écoles, les associations frontonnaises, les sapeurs-pompiers, les associations des Anciens Combattant et le Conseil municipal ont déposé des gerbes au Monument aux Morts. Après l’hommage aux Morts, les élèves des écoles de Fronton nous ont offert, comme chaque année, une interprétation belle et émouvante du Chant des Partisans.

 

Discours du M. Hugo Cavagnac, Maire de Fronton, à l’occasion de du 73e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale

Fronton, le 8 mai 2018

Mesdames et messieurs les élus,
Messieurs les représentants d’association des anciens combattants,
Messieurs les portes drapeaux,
Messieurs les représentants des corps constitués,
Mesdames et messieurs les représentants des associations,
Mesdames et messieurs les représentants des écoles,
Mesdames et messieurs, chers Frontonnais,
Chers enfants

Il y a 73 ans, la Seconde guerre mondiale, le conflit le plus meurtrier de l’histoire, prenait fin par la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie devant les Alliés.

Pour nous, Français, c’était une double victoire.

C’était la victoire des Alliés – des « Nations Unies », on les appelait à l’époque – sur la barbarie nazie, sur son idéologie meurtrière qui avait conduit au génocide des Juifs et de Tsiganes.

Mais c’était aussi la victoire de la France libre qui effaçait ainsi l’humiliation de l’Armistice de 1940, du régime honteux de Vichy et des longues années d’occupation. Le 8 mai 1945, l’Europe retrouvait la paix et la France revenait à son statut de grande puissance.

 

Chaque année, le 8 mai,

nous célébrons donc la paix entre les pays de l’Europe et du monde,

nous célébrons l’humanité dans chacun de nous et le refus de toute forme de racisme et de xénophobie,

nous célébrons la dignité nationale retrouvée, la noblesse des valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité et la valeur sans prix de la démocratie.

 

C’était il y a 73 ans… une vie humaine.

Vous, anciens combattants, qui êtes toujours avec nous, vous en avez le souvenir.

Nous, adultes, jeunes, enfants, nous en avons la mémoire

et nous avons surtout le devoir de porter et de transmettre cette mémoire. Nous devons rappeler parmi nous, tous ceux et celles qui, par le sacrifice de leurs vies, ont rendu possible cette double victoire.

Il n’y a rien d’abstrait dans leur sacrifice : ces morts sont bien ici, devant nos yeux, ils portent des noms, Jules Balazs, Mathurin Le Retraité, Henri Gélis, Lucien Rouzet, Henri Giscard, Jules Bersac, Alain de Falguières,

ils ont été des fils, des pères, des amis de quelqu’un de chez nous…

Nous maintenons vivante leur mémoire pour les remercier de la chance qu’ils nous ont donné de pouvoir bâtir notre avenir.

Cet avenir ouvert en 1945 était marqué du sceau de la Liberté.

Certes, tout ne fut pas bon après le 8 mai. Les drames humains, collectifs et individuels, ne furent pas évacués de l’histoire.

Mais s’il y a un nom que nous avons écrit durant ces décennies sur tous les supports et de mille de façons, ici en France et en Europe de l’Ouest, c’est celui de Liberté.  

 

Nous avons écrit Liberté sur notre continent.

La construction européenne, dont on fête demain, le 9 mai, l’anniversaire, a rendu possible la paix entre les anciens ennemis.

Elle nous a donné le goût de vivre ensemble. Cela n’a pas toujours été simple et immédiat. Mais l’Europe existe bel et bien.

Bien sûr, elle nous rend parfois mécontents et impatients.

Bien sûr, Nous devons être exigeants et œuvrer positivement à son évolution.

Je partage la vision du général De Gaulle, qui était particulièrement exigeant envers l’intégration européenne, lui que l’on ne pouvait pas accuser d’être un européen béat.

Il connaissait l’enjeu, il avait sauvé l’essentiel et il disait qu’en « En marchant vers l’unité de l’Europe, on marche dans le sens de l’histoire ».

 

Nous avons écrit Liberté sur notre monde.

Ce monde qui sort de la Seconde guerre est vite pris dans l’élan de l’émancipation des peuples, en Inde, en Asie, puis en Afrique.

La France a pris sa part entière à cette écriture pour que de nouveaux peuples aient la chance de vivre la liberté et la responsabilité d’écrire leur propre histoire à leur tour.

Comment imaginer défendre notre propre souveraineté et l’interdire a d’autres nations.

 

Nous avons écrit Liberté sur notre humanité même.

Après-demain, le 10 mai, nous commémorons l’abolition de l’esclavage par notre République dès 1848. C’est une journée de remémoration et surtout de prise de conscience de son caractère, qui n’appartient pas qu’au passé.

Ici et maintenant, la crise migratoire alimente de nouvelles formes d’exploitation des êtres humains aux portes de l’Europe.

 

Enfin, nous avons écrit Liberté sur notre société française.

Pas seulement il y a 50 ans en proclamant qu’il est interdit d’interdire,

Pas en prônant l’anarchie,

Pas en décrétant des prétendues libertés au nom d’une vertu qui s’imposerait par ces nouveaux et dangereux apprentis du bruit et de la fureur.

L’esprit de liberté qui anime la société française est un de nos plus beaux acquis démocratiques.

C’est l’art de gouverner les hommes en les laissant libres de choisir leur vie,

C’est une société libre qui permet la coexistence pacifique des idéaux divergents

C’est ne pas être écrasé par le joug d’une société d’ordres, de statuts ou de castes.

C’est ne laisser quiconque faire notre bonheur à notre place.

 

Il nous faut bien apprécier notre société en comparant notre chance à ce qui se passe dans tant de pays aux portes de l’Europe, où les libertés sont bafouées.

 

Certes, tout n’est pas au mieux dans notre monde, nous le savons et le vivons tous.

Mais la France et l’Europe restent libres et démocratiques. L’élan d’avenir ouvert en 1945 n’est donc pas épuisé.

Il nous appartient, à nous et à chaque génération après nous, de le renouveler.

Car les risques n’ont pas disparu, ils ont changé de nature et de visage.

Nos espoirs doivent être guidés pas notre mémoire

S’il y a donc un nom que nous devons continuer à écrire,

ici chez nous en France, ici chez nous en Europe, c’est celui de Liberté

pour que nos enfants puissent à leur tour le connaître et le nommer.

 

Vive la liberté,
Vive la République,
Vive la France !

 

 

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